< PreviousQuelles politiques et réglementations la Ville de Montréal a-t-elle mises en place pour encourager la réduction des déchets dans les diff érents secteurs et l’utilisation de matériaux plus durables ? L’approvisionnement et la modulation du cadre réglementaire sont d’importants levi- ers dont dispose la Ville pour développer une économie locale circulaire et sobre en carbone. Bien que sa marge de manœuvre soit parfois limitée par la Loi sur les cités et villes, en tant que grand donneur d’ordre, avec plus de 3 milliards de dollars de biens et services achetés annuellement, Montréal utilise son pouvoir d’achat pour infl uencer le marché. Cette approche est soutenue par sa nouvelle Politique d’approvisionnement responsable, qui encourage des produits ou prestations respectant des critères de durabilité et de circularité, et qui vise de manière sous-jacente à infl uencer ses fournisseurs à devenir plus responsables et à réduire leur empreinte écologique. Dans le cadre du plan d’action de la Feuille de route montréalaise en économie circulaire, la Ville favorise la circularité dans des catégories d’achat clés comme les infrastructures, les textiles, le mobilier de bureau et la logistique. Pour accélérer la transition, la Ville souhaite aussi adopter et modifi er des règlements visant à optimiser la gestion des ressources et réduire à la source. Les eff orts se concentreront dans les prochaines années sur la réduction du gaspillage alimentaire, la diminution des articles en plastique à usage unique et la gestion des résidus de construction, de rénovation et de démolition. En lien avec le Plan d’urbanisme et de mobilité 2050, la réglementation dans les secteurs industriels sera également adaptée pour favoriser des aménagements durables et la transition vers une économie verte. En 2023, le Règlement interdisant le plastique à usage unique dans les commerces alimentaires et restaurants a été adopté. Après un an et demi, 90 % des établissements inspectés utilisaient des con- tenants réutilisables, recyclables ou encore compostables, contribuant directement à la réduction des déchets à la source dans la métropole. De plus, le Règlement adopté en 2022 visant la réduction des impacts environne- mentaux associés à la distribution d'articles publicitaires a permis de diminuer de 40 % les imprimés reçus dans les centres de tri montréalais et l'élimination complète des plastiques d'emballage utilisés pour leur distribution. La mise en place de ce Règlement à Montréal et la volonté d’autres villes québécoises de modifi er leur réglementa- tion ont entraîné un changement majeur du modèle papier de Publisac. Comment la Ville de Montréal suit- elle les progrès et mesure-t-elle l’impact de ses politiques en matière d’économie circulaire ? L’économie circulaire étant un concept relativement récent, les connaissances pour la mesurer sont encore en développement. En tant que grande métropole, Montréal souhaite contribuer à cet avancement des connaissances, en devenant l’une des premières villes canadiennes à avoir offi ciellement adopté une Feuille de route en économie circulaire. Ce leadership se manifeste également au plan international : Montréal est la 2e ville au monde à s'être doté d’un indice de circularité, un outil important pour évaluer et guider ses eff orts. En collaboration avec l’organisme néerlandais Circle Economy, la Ville a élaboré en mai 2024 le Rapport sur l’écart de circularité de Montréal afi n d'évaluer objectivement la situation de départ et de déterminer le chemin à parcourir à travers la Feuille de route. Ce rapport a révélé que seulement 3 % des 58 millions de tonnes de ressources consommées annuellement sont réintroduites dans l’économie par le recyclage ou d’autres stratégies. Montréal vise à doubler cet indice de circularité d’ici 2030 et à atteindre 17 % d’ici 2050. Le rapport propose cinq scénar- ios pour réduire l'empreinte matérielle de Montréal de 38 % ainsi que son empreinte carbone de 46 %. Ces données seront mises Photo credit: Ville de Montréal. Avec des objectifs ambitieux comme devenir une ville zéro déchet d'ici 2030 et carboneutre d’ici 2050, Montréal ne se contente pas de suivre le mouvement, elle en est une force motrice. En tant que grand donneur d’ordre, avec plus de 3 milliards de dollars de biens et services achetés annuellement, Montréal utilise son pouvoir d’achat pour influencer le marché. 30 CIRCULAR ECONOMY MAGAZINEà jour en 2030 pour évaluer les impacts de la transition circulaire. La Ville a commencé à développer d’autres indicateurs pour mesurer l’intégration de la circularité au sein de son économie. Par exemple, le nombre d’emplois montréalais qui contribuent directement ou indirectement à l’économie circulaire qui s’élève aujourd’hui à 7,6%. L’objectif est d’identifi er les secteurs à fort potentiel de croissance pour stimuler l’économie circulaire et tirer parti de la main-d'œuvre locale. Pour s'assurer d’avancer dans la bonne direc- tion et de bien mesurer les impacts des actions de la Feuille de route, Montréal entend dévelop- per de nouveaux indicateurs et mettre en place un cadre d’évaluation ainsi qu’une structure de gouvernance rigoureuse. Comment la nouvelle feuille de route de l’économie circulaire de Montréal favorise- t-elle la collaboration entre les acteurs publics, privés et communautaires pour faire progresser les pratiques d’économie circulaire ? La Feuille de route montréalaise en économie circulaire est un bel exemple de collaboration. Elle repose sur un réseau de partenaires et d'en- treprises de toutes tailles, tous mobilisés pour avancer ensemble vers la circularité. La vaste consultation publique qui a précédé son adop- tion a permis de fédérer l’écosystème d’aff aires autour d’une vision concertée, assurant ainsi une large adhésion et un engagement collectif. Avec sa Feuille de route, la Ville souhaite créer des boucles de circularité en réunissant les parties prenantes publiques et privées autour d’une vision commune et en mettant en place les conditions nécessaires à son opérationnalisa- tion. La mobilisation de l’écosystème d’aff aires et des partenariats stratégiques est essentielle pour amplifi er l’impact de cette initiative. La Feuille de route invite également à colla- borer avec les autres paliers gouvernementaux et entités publiques pour assurer la cohérence et la complémentarité des actions, maximisant ainsi les synergies et multipliant les impacts positifs. Cela permet de saisir les opportunités pour accélérer la circularité dans les secteurs clés. La collaboration avec l’ensemble des parties prenantes, y compris les entreprises, la recher- che, la fi nance, l’économie sociale et autres membres de l’écosystème d’aff aires, est au cœur Crédit © Institut EDDEC, . En collaboration avec RECYC-QUÉBEC. Reproduction autorisée. Modifi cation interdite. ● Marie-Andrée Mauger, membre du Comité exécutif de la Ville de Montréal. APRIL 2025 • ISSUE 01 31de la stratégie montréalaise pour accélérer le déploiement de l’économie circulaire. Un exemple concret de cette innova- tion collaborative est la création du Fonds Économie circulaire, un partenariat entre Fondaction, un fonds d’investissement privé, RECYC-QUÉBEC, une société d’état, et la Ville de Montréal. Ce fonds fi nance et accompagne des entrepris- es innovantes au Québec, optimisant l’utilisation des ressources et réduisant les émissions de GES. En somme, la euille de route de Montréal met en avant la nécessité de tra- vailler ensemble, de mutualiser les ressou- rces limitées et de collaborer étroitement pour réussir la transition vers une écono- mie circulaire. Chacun a un rôle à jouer, et c’est en unissant nos forces que nous pourrons atteindre nos objectifs communs. Pouvez-vous partager quelques- unes des politiques ou initiatives clés décrites dans la feuille de route de l’économie circulaire de Montréal qui, selon vous, auront l’impact le plus signifi catif à long terme ? Pour doubler l’indice de circularité de Montréal de 3 à 6 % d’ici 2030, l'action municipale est primordiale afi n de structurer durablement les chaînes de valeur circulaires dans des secteurs comme la construction, les textiles et le bioalimentaire. Parmi les mesures clés, l’adoption de règlements pour favoriser la déconstruction plutôt que la démolition et l’intégration de la circularité dans les clauses d’approvisionnement public sont essentielles. Par exemple, dès l’évaluation des besoins d’achat, la Ville de Montréal mettra en place des formations et des mécanismes pour promouvoir l’écocon- ception, les solutions de rééemploi, les articles en matières recyclées et les modèles d'approvisionnement basés sur l'économie de fonctionnalité. Des mesures de soutien aux entreprises sont aussi prévues. Montréal entend notamment mettre en place des programmes fi nançant, par exemple, des diagnostics circulaires ou encore l'innovation circulaire pour les entreprises émergentes. Outre le soutien fi nancier, l’accompagnement des entreprises est une condition essentielle à la transformation de l’économie. La Ville prévoit ainsi soutenir diff érentes initiatives en ce sens dont la symbiose industrielle « Synergie Montréal », qui aide les entreprises à optimiser l’utilisation de leurs ressources et à redéfi nir leurs modèles d’aff aires. En quelque dix ans, Synergie Montréal a accompagné près de 2 300 entreprises et en a sensibilisé plus de 4 200. Ce sont des initiatives comme celle-là qui per- mettront d’accélérer la transition des 64 000 établissements d’aff aires montréalais d’un modèle d’aff aires linéaire à un modèle circulaire. Et ce n’est que le début ! Quels sont les principaux défi s pour mettre en place l’économie circulaire à Montréal ? La transition vers une économie circulaire implique une transformation profonde de l'ensemble du modèle économique. Pour atteindre la circularité sur son territoire, Montréal ne peut y parvenir seule, son économie dépend notamment des chaînes de valeur et d'approvisionnement mondiales. Elle doit également compter sur la collaboration des autres paliers gouvernementaux et de l'ensemble de l'écosystème pour réussir cette transition. Le principal défi pour Montréal est Crédit © Ville de Montréal ● Brique Recyc est une entreprise montréalaise qui propose une solution écologique et économique pour le recyclage et la réduction des déchets dans le domaine de la construction. L'entreprise a bénéfi cié d'un accompagnement de Synergie Montréal et de PME Montréal Grand Sud-Ouest. En quelque dix ans, Synergie Montréal a accompagné près de 2 300 entreprises et en a sensibilisé plus de 4 200. 32 CIRCULAR ECONOMY MAGAZINEd'utiliser ses compétences pour accélérer le déploiement de l'économie circulaire, tout en mobilisant l'ensemble de l'écosystème. Il est crucial de maintenir et d'augmenter la compétitivité des entreprises et de l'économie locale. Montréal ne pourra progresser vers une économie circulaire et durable qu’en adoptant une approche collaborative et en tirant parti de ses atouts. En regardant vers l’avenir, quels sont vos espoirs pour l’économie circulaire au Canada au cours de la prochaine décennie, et comment la Ville de Montréal envisage-t-elle de contribuer à cette vision ? Le Canada possède tous les atouts pour mener la transition circulaire en Amérique et devenir un acteur mondial de premier plan. Nous pouvons renvers- er la tendance actuelle et intégrer la cir- cularité dans nos modèles économiques. Les pays ont un rôle crucial à jouer en assurant la durabilité des processus de production et de consommation. C’est pourquoi la Ville de Montréal collabore avec le gouvernement fédéral dans le cadre de diverses consultations. La France en est un bel exemple, faisant preuve de leadership avec l’adoption de sa loi anti-gaspillage pour une économie circulaire, qui a impulsé une transformation économique signifi cative. La Ville de Montréal entend également exercer ce leadership en accompagnant son écosystème d’aff aires dans la transition vers des modèles plus circulaires et en encourageant sa population à adopter de nouveaux comportements de consommation. L’accueil du deuxième Sommet canadien de l’économie circulaire s’inscrit dans cette volonté de sensibil- isation de l’écosystème. En tant que palier gouvernemental le plus proche du terrain et l’une des grandes métropoles du Canada, Montréal a le devoir de tracer la voie et d’être exemplaire. Elle s’engage donc à continuer d’innover et à être une pionnière dans l’avancement de la circularité au Canada. La Ville entend faire sa part en doublant son indice de circularité d’ici 2030 et le portant à 17 % d’ici 2050, tout en réduisant les empreintes matérielle et carbone. Crédit © Jean-François Savaria - Tourisme Montréal montreal.ca facebook.com/mtlville x.com/mtl_ville (@MTL_Ville) linkedin.com/company/ ville-de-montr-al instagram.com/mtl_ville (@mtl_ville) youtube.com/MTLVille (@MTLVille) La Ville entend faire sa part en doublant son indice de circularité d’ici 2030 et le portant à 17 % d’ici 2050, tout en réduisant les empreintes matérielle et carbone. APRIL 2025 • ISSUE 01 33L es avantages de l’économie circulaire vont bien au-delà de l’environnement. En investissant dans des entreprises circulaires de plus petite taille, nous pouvons repenser notre système économique actuel, en créant des emplois, en réduisant les inégalités et en luttant contre les changements climatiques. Nous avons discuté avec Mathieu Sasseville, Directeur des investisse- ments durables et d'impact chez Fondaction, de la manière dont cet organisme investit dans plus de 1 000 entreprises circulaires pour stimuler une transformation positive de l'écono- mie du Québec. Pouvez-vous nous en dire plus sur Fondaction et sur les raisons pour lesquelles une organisation d'investissement est si engagée à faire progresser l'économie circulaire au Canada ? Cela fait longtemps que Fondaction est impliqué en économie circulaire, car il ne fait plus aucun doute pour nous que la façon dont nous consommons les ressou- rces n’est pas soutenable. Nous devons repenser nos systèmes économiques pour réduire la pression sur les ressources et cesser de dépasser les limites planétaires. En eff et, chaque année, la communauté mondiale utilise plus de ressources na- turelles que ce que la Terre peut renouveler en 12 mois. En gros, nous « consommons » collectivement 1,75 planète. Fondaction est engagé dans la trans- formation positive de son économie et de la société. L’économie circulaire est un vecteur de transformation important de l’économie et favorise la collaboration des diff érentes parties prenantes, notamment dans une perspective de renforcement des chaînes d’approvisionnement et de réduc- tion des impacts environnementaux, ce qui s’inscrit parfaitement dans les objectifs de Fondaction, qui sont de déployer inten- tionnellement du capital dans le but de générer des impacts positifs et mesurables. Quelles opportunités voyez-vous pour le secteur fi nancier de favoriser la transition vers une économie circulaire ? Il y a certes des opportunités environne- mentales à favoriser la transition de l’écon- omie vers une économie circulaire, mais il y a aussi des avantages économiques. En eff et, l’ensemble des stratégies de l’économie circulaire (notamment la réparation, l’économie de fonctionnalité, la location) ont des avantages économiques indéniables qui permettent aux entreprises d’augmenter leur profi tabilité ainsi que leur résilience économique. La proximité des chaînes d’approvi- sionnement est aussi une opportunité intéressante pour le secteur fi nancier. Beaucoup d’entreprises qui intègrent la circularité dans leur stratégie d’aff aires permettent de réduire la pression sur les chaînes d’approvisionnement et de favoris- er une économie plus locale. Plusieurs entreprises ont récemment vécu les contre-coups de la mondialisation et avoir des options à coût compétitif à l’échelle locale constitue une belle oppor- tunité, autant pour le secteur fi nancier que pour les entreprises. Comment Fondaction a-t-il collaboré avec et soutenu les petites et moyennes entreprises pour appuyer leurs eff orts et ambitions en matière d'économie circulaire ? En déployant du capital pour accélérer la croissance d’entreprises avec des modèles d’aff aires basés sur l’économie circulaire, en investissant dans des projets d’impact ou en investissant dans entreprises innovantes qui trouvent de nouvelles façons d’appli- quer les stratégies de l’économie circulaire dans des secteurs d’activités qui en ont grandement besoin. Via son approche en capital de dévelop- pement, Fondaction investis dans des en- treprises matures qui ont soit des modèles d’aff aires circulaires ou en réalisant des projets d’impact, c’est-à-dire d’investir dans des projets qui rendent les entreprises plus effi cientes, circulaires et durables. Nous avons aussi lancé en 2021 un fonds d’investissement en capital de risque dédié à l’économie circulaire, une première au Canada. Ce fonds investis principale- ment dans des jeunes entreprises qui Fondaction Déployer des capitaux pour générer des retombées positives et mesurables FR 34 CIRCULAR ECONOMY MAGAZINEinnovent et qui désirent déployer de l’impact à plus grande échelle. Nous cumulons en date d’aujo- urd’hui, plus d’une vingtaine d’in- vestissements dans des entreprises d’économie circulaire. Comment mesurez-vous l'impact de vos investissements dans l'économie circulaire à la fois sur les performances fi nancières et sur les résultats en matière de durabilité ? La stratégie au niveau des investissements d’impact repose principalement sur l’intention de générer un impact positif mesurable tout en assurant un rendement fi nancier. Cette approche nécessite de fi ltrer positivement les opportu- nités d’investissement en fonction des conditions d’impact, soit l’intentionnalité (déployer une solution dans le but de générer de l’impact), l’additionnalité (démon- stration de l’impact positif par rapport à un scénario de référence) et les mesures d’impact. Les mesures d’impact sont généralement défi nies en fonction d’une logique d’aff aires et en lien avec le secteur des entreprises dans lesquelles Fondaction investi. Nous nous assurons de mettre en place les conditions gagnantes avec les entreprises pour mesurer les impacts tout au long du cycle d’investissement. De plus, pour l’ensemble des investissements, nous avons aussi une méthodologie quant à l’iden- tifi cation et la gestion des risques ESG, qui fait l’objet d’une révision annuelle avec les entreprises du portefeuille. Quels sont les plus grands défi s auxquels Fondaction est confronté lorsqu'il s'agit de soutenir les initiatives d'économie circulaire ? . Gestion et suivi de l’impact Mettre en place un processus de gestion et de suivi de l’impact peut engendrer son lot de défi s, notamment que plusieurs parties prenantes sont impliquées dans le processus. La collaboration de tous est nécessaire pour assurer de mettre en place lors de la vérifi ca- tion diligente, les conditions gagnantes pour la sélection des bons indicateurs d’impact et pour la mise en place et le suivi du plan de gestion de l’impact. . Accompagnement des petites entreprises Fondaction soutient souvent des PME en économie circulaire. Ces entreprises peuvent rencontrer des obstacles liés au manque de ressources ou de technologie pour atteindre leurs objectifs de croissance. Le défi consiste à leur fournir un accompagnement adapté, non seulement fi nancier, mais aussi en matière de gestion de la croissance et de gestion des risques d’aff aires. . Complexité réglementaire et législative L’économie circulaire est souvent confrontée à des défi s réglementaires, car les politiques publiques et les normes juridiques peuvent ne pas être entièrement adaptées aux modèles circulaires innovants. Fondaction doit nav- iguer dans un cadre législatif parfois fl ou, où les incitations et les soutiens gouvernemen- taux ne sont pas toujours alignés avec les besoins spécifi ques de l'économie circulaire. . Collaboration intersectorielle L’économie circulaire implique souvent la collaboration entre plusieurs secteurs d’activ- ité (industrie, commerce, gestion des déchets, technologies de recyclage, etc.), ce qui peut rendre la coordination complexe. Fondaction doit faciliter ces partenariats pour maximiser les synergies, tout en s'assurant que les parties prenantes restent alignées sur les objectifs environnementaux et fi nanciers. D’investir dans des projets qui rendent les entreprises plus efficientes, circulaires et durables. APRIL 2025 • ISSUE 01 35Comment Fondaction équilibre-t-il le risque et la récompense lorsqu'il fi nance des projets d'économie circulaire innovants mais parfois non éprouvés ? Le rythme des marchés fi nanciers n’est pas adapté ou synchronisé pour répondre aux enjeux des crises environnementales et sociales. Même si l’argent des épargnants est géré sur le long terme (régimes de retraite, assurances-vie), la pression pour générer à travers les investissements des rendements à court terme est encore très forte. Ce n’est pas parce qu’il y a encore une dernière piastre à faire avec une entre- prise pétrolière en raison des fl uctuations boursières à court terme que c’est une bonne idée d’investir dans un secteur sans avenir. Comme fi nanciers, nous avons la responsabilité d’allouer les capitaux à certains projets plutôt qu’à d’autres. Pour contribuer à la transformation de l’écono- mie et développer des solutions pérennes, il faut choisir les projets en adoptant une perspective à plus long terme, quitte à s’éloigner des indices pendant quelques trimestres. Dans ses principes mêmes, la circu- larité établit diff érents maillages entre entreprises, ce qui renforce à la fois le tissu économique, fi nancier et le tissu social. Notre conception du risque relativise l’importance de la volatilité par rapport à un rendement espéré. Sur un horizon à plus long terme, ce qui est vraiment important, ce sont les risques systémiques comme ceux liés à la déforestation, aux changements climatiques, aux clivages dans la société. Et ce n’est qu’en adoptant une approche à plus long terme que la fi nance peut espérer contribuer à les atténuer. Pour ne plus faire partie du problème, mais faire partie de la solution. En regardant vers l’avenir, quels sont vos espoirs pour l’économie circulaire au Canada au cours de la prochaine décennie, et comment votre organisation envisage-t-elle de contribuer à cette vision ? Nous nourrissons de grands espoirs pour l'économie circulaire au Canada. L'économie circulaire représente une opportunité unique de réduire notre empreinte écologique tout en stimulant l'innovation et la croissance économique. Nous espérons voir un Canada où la gestion des ressources ne soit plus perçue comme une contrainte, mais comme un moteur de développement durable. Ce changement passe par une adoption plus large des principes de circularité, où les en- treprises, grandes et petites, développeront des produits et des services conçus pour durer, être réparés, réutilisés et recyclés. Dans cette perspective, Fondaction entend jouer un rôle clé en soutenant des projets d'économie circulaire à travers des investissements stratégiques dans des entreprises et initiatives qui incarnent ces principes. Nous envisageons de continuer à investir dans des entreprises novatrices qui créent des solutions circulaires, tout en accompagnant les petites et moyennes entreprises dans le renforcement de la durabilité de leurs modèles d’aff aires. De plus, en initiant le Groupe de travail canadien sur l’investissement d’impact (GTCII), Fondaction veut catalyser la col- laboration, l’innovation et l’adoption des meilleures pratiques dans ce domaine. Le lancement du rapport du GTCII en 2024 constitue lui-même un appel à l’action ayant pour objet la croissance du marché et le déploiement de capitaux suscitant de manière intentionnelle et mesurable des retombées sociales et environnementales. fondaction.com facebook.com/Fondactioncsn linkedin.com/company/ fondaction instagram.com/fondaction_ donnerdusens (@fondaction_donnerdusens) youtube.com/@Fondaction (@Fondaction) 36 CIRCULAR ECONOMY MAGAZINEAt Lafarge Canada, we’re not just building, we’re advancing how we can truly build new from old. From utilizing recycled aggregates and repur- posing construction and demolition materials into high-performance materials, we’re closing the loop and driving circularity forward. Lafarge and Concordia University will be sharing a landmark study about the use of recycled concrete aggregates in construction at an exclusive breakfast session at CCES 2025. Attendees will be able to hear directly from the Research Team and network with industry leaders and peers as we focus on shaping the future of the built environment. Choose Lafarge Canada, where circularity meets performance. Chez Lafarge Canada, nous ne nous contentons pas de construire, nous redéfinissons la manière de bâtir du neuf avec de l’ancien. En utilisant des granulats recyclés et en réutilisant des matériaux de construction et de démolition pour en faire des matériaux performants, nous bouclons le cycle et favorisons l’économie circulaire. Lafarge et l’Université Concordia présenteront les résultats d’une étude sur l’utilisation de granulats faits à partir de béton recyclé dans le domaine de la construction. Les participants auront l’occasion d’écouter l’équipe de recherche et de discuter avec des leaders de l’industrie qui travaillent à construire l’avenir de l’environnement bâti. Choisissez Lafarge Canada, là où l’économie circulaire rencontre la performance. An Exclusive Breakfast with Lafarge Canada: Landmark Recycled Concrete Aggregates Study Released at CCES 2025! Petit-déjeuner sur invitation avec Lafarge Canada : Étude novatrice sur les granulats recyclés présentée au SCEC 2025! April 17, 2025 | 8:00-9:25 AM Fairmont Queen Elizabeth Hotel Register to receive the session’s recording at info@circulareconomysummit.ca 17 avril 2025 | 8h00-9h25 Hôtel Fairmont Le Reine Elizabeth Pour recevoir l’enregistrement de la présentation, inscrivez-vous au info@circulareconomysummit.caReverse Logistics Group (RLG) and Reconomy Progressing the circular economy through the power of data T he circular economy is all about creating a system where resourc- es are used effi ciently, waste is minimized, and materials are reused or recycled back into the economy. And data plays a crucial role in this transition. We spoke with Brad Wright, Executive Vice President of RLG Americas, about how data is driving progress in the circular economy. With over 30 years of experience in environmental services, Brad shares how data is helping businesses navi- gate sustainability challenges and go beyond compliance. Tell us how Reverse Logistics Group (RLG) and Reconomy are working to advance a circular economy in Canada and globally? Reconomy is an international business that operates in 80 countries, supported by 26 local offi ces. We are a tech-enabled, asset-light business that relies on advanced technology and fl exible operations to deliver our services. Our focus is to help customers fulfi ll their extended producer responsibility (EPR) obligations, optimize their supply chains, and transition toward a circular economy. Essentially, our mission is to help businesses move toward a more sustainable and resource-effi cient model through our three key service off erings, or “loops”: Recycle, comply, and reuse. In Canada, we have a signifi cant role to play. For example, RLG is the operator of Ontario’s Blue Box Common Collection System. We also serve as a producer responsibility organization (PRO) in Ontario for information technology, telecommunications, and audio- visual equipment (ITT/AV) and off er consulting services to guide companies in 38 CIRCULAR ECONOMY MAGAZINEenvironmental compliance and enhance their sustainability practices. We recognize that transitioning to a circular economy isn’t something we can achieve alone — it requires partner- ships with businesses, governments, and communities. Working together, we aim to create a more sustainable future and ensure resources are used effi ciently. From your experience, what are the untapped opportunities where data can play a transformative role in advancing circular economy practices globally? Having the right data helps us make informed decisions that bring us closer to a circular economy. A great example of this is per- and polyfl uoroalkyl substances (PFAS) reporting. PFAS are a class of human-made substances called “forever chemicals” be- cause of their propensity not to break down in the environment. Th eir persistence, combined with growing evidence of their adverse eff ects on the environment and human health, has governments looking for solutions. However, before governments can pro- pose new regulations, they need an abun- dance of high-quality data to help inform their decision-making. We use digital tools and data-driven insights to quickly adapt to customer needs for PFAS reporting require- ments. Accurate data provides quantifi able evidence that can drive legislative change against substances harmful to our health and the environment around the globe. How does data empower organizations like RLG and Reconomy to support the optimization of circular economy supply chains and practices? Data is a key driver in optimizing circular economy supply chains. Our Supplier Data Hub is instrumental in collecting and managing data from various suppliers within the supply chain. It allows us to make informed recommendations on sup- plier performance, material sourcing, and composition, ensuring that every partner in the supply chain is aligned with circular economy goals. Our Data Insight Platform1 allows us to gather and analyze data related to packaging and its contents. One of its most powerful features, enabled by our 50+ million SKU product database, is its ability We recognize that transitioning to a circular economy isn’t something we can achieve alone — it requires partnerships with businesses, governments, and communities. Working together, we aim to create a more sustainable future and ensure resources are used efficiently. APRIL 2025 • ISSUE 01 39Next >