< Previousdu Québec, le réseau met en œuvre une programmation de recherche innovante, qui repose sur treize thématiques et projets structurants. Ces thématiques et projets visent à par- faire le système de production - consom- mation que constitue l’économie circulaire sous tous ses angles, afi n de le rendre plus opérationnalisable, plus durable, plus per- formant, plus juste et plus équitable. À travers ses appels à projets, ses collo- ques scientifi ques et ses activités de maillage et de transfert, le RRECQ favorise les chocs d’idées et les initiatives inter et transdisci- plinaires conduisant à des avancées pour la transition. Quels avantages uniques off re le paysage d’innovation du Québec pour favoriser des solutions d’économie circulaire, et comment ces forces peuvent-elles être exploitées pour soutenir des solutions au-delà des frontières québécoises ? Ayant débuté sa transition circulaire en 2014, le Québec fait offi ce de pionnier en Amérique du Nord. C’est le milieu académique qui a fait offi ce de bougie d’al- lumage pour le mouvement et, rapidement, des acteurs stratégiques, issus des milieux industriels, associatifs, environnementaux, gouvernementaux et académiques se sont ralliés, au sein d’une initiative appelée « Pôle québécois de concertation en écon- omie circulaire », dont l’objectif est de défi nir et de contribuer à mettre en place les conditions favorables à la transition. Cette mobilisation multisectorielle et in- terdisciplinaire unique a permis de jeter les bases d’une transformation systémique du modèle économique québécois. Regroupant plus d’une vingtaine d’acteurs, le Pôle sert à la fois de groupe de rétroaction pour le milieu académique, et de courroie de trans- mission des connaissances issues du milieu académique vers les milieux preneurs. L’approche résolument horizontale, la coopération, l’établissement de partenari- ats innovants, durables, et la pollinisation croisée des idées représentent des éléments clés de la transition québécoise. Le modèle d’un pôle de concertation est tout à fait Premier laboratoire d’accélération du CERIEC lancé en 2021, a mobilisé plus de 300 personnes issues de plus de 125 organisations. Les ateliers, qui se sont déroulés sur 12 mois, et les projets d’expérimentation qui ont suivi sur 24 mois, ont permis de cocréer 17 solutions concrètes, testées sur le terrain à travers 19 projets. ● Membres de l’équipe du CERIEC et du RRECQ aux Assises québécoises de l’économie circulaire. 20 CIRCULAR ECONOMY MAGAZINEréplicable à l’échelle du Canada et au-delà. Il en est de même pour les labs d’accéléra- tion développés au Québec. Enfi n, le RRECQ, par sa taille et le nombre de disciplines représentées, est unique au monde. Comment le CERIEC et le RRECQ collaborent-ils avec les entreprises, le milieu académique et les gouvernements pour développer des solutions circulaires au Québec ? Le CERIEC et le RRECQ participent aux commissions publiques pour défi nir les feuilles de route gouvernementales, qu’elles soient provinciales ou régionales, de même que les législations relatives à l’économie circulaire. Les deux organisations mobilis- ent les entreprises, le milieu académique et les gouvernements afi n de prendre part à leurs activités de recherche-action. Le déploiement de l’économie circulaire requiert une approche systémique et la collaboration inédite des parties prenantes. C'est dans cet esprit que l’ELEC est mis en œuvre. La méthodologie d’animation de ses labs permet d’établir des objectifs communs, des méthodes, des outils et des indicateurs spécifi ques. Au fi l des ateliers menés par l’équipe de l’ELEC, les parties prenantes mobilisées apprennent à travailler ensemble, à imagin- er et à cocréer des solutions qui répondent aux préoccupations des secteurs investis et aux besoins du terrain. Le RRECQ, à l’interface entre recher- che et société, consulte et mobilise les savoirs d’une variété de parties prenantes afi n d’orienter ses recherches et de faire en sorte que les résultats de ses travaux soient bien orientés sur les besoins de la société en matière de transition. De quelle manière l’Écosystème de laboratoires d’accélération du CERIEC permet-il d’obtenir des résultats innovants concrets favorables à la transition ? Financé par Desjardins et par le ministère de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie (MEIE), le Lab construction, pre- mier laboratoire d’accélération du CERIEC lancé en 2021, a mobilisé plus de 300 personnes issues de plus de 125 organisa- tions. Les ateliers, qui se sont déroulés sur 12 mois, et les projets d’expérimentation qui ont suivi sur 24 mois, ont permis de cocréer 17 solutions concrètes, testées sur le terrain à travers 19 projets. Parmi ceux-ci, mentionnons un projet de réemploi de matériaux issus de la dé- construction de bâtiments en Gaspésie, un projet de rénovation circulaire d’un duplex, un projet d’intégration de granulats bitu- mineux recyclés dans des travaux routiers. Pouvez-vous partager des exemples de projets du RRECQ qui soutiennent les milieux preneurs dans leur transition ? Le RRECQ a contribué au fi nancement de plusieurs outils pratiques pour les milieux économiques. Les professeures Cécile Fonrouge et Amina Lamghari, de l’Université du Québec à Trois-Rivières, ont développé un outil et une stratégie d'analyse des données ouvertes permettant à une organisation de créer un nouveau modèle d'aff aires circulaire ou de parfaire son modèle circulaire existant. ● Membres de l’équipe du CERIEC et du RRECQ. APRIL 2025 • ISSUE 01 21Le professeur François Labelle, de la même université, s’est penché sur un outil en ligne qui permet aux PME de prendre conscience des pratiques de circularité qu’elles peuvent adopter, des retombées positives qui en découlent, d’obtenir une évaluation de leur niveau de maturité sur le sujet, et surtout d’être dirigées vers d’autres PME qui leur ressemblent et qui sont championnes en la matière : l'Indice de circularité des PME 4.0. Le professeur Marc Journeault, de l’Université Laval, cotitulaire du RRECQ, a codéveloppé, avec des collègues du Centre de transfert technologique en écologie industrielle (CTTEI), un guide à l’attention des entreprises, afi n qu’elles puissent réaliser une analyse des coûts de leurs fl ux de matières (ACFM). Plusieurs autres projets fi nancés par le RRECQ ont permis de développer de nou- veaux matériaux circulaires, par exemple : une matière première recyclable infusée de métaux pour l’impression 3D, un écobéton à base d’agrégats en fi bres textiles recyclées, un matériau composite polymère (PLA) biosourcé comprenant des particules de coquille d'œuf. Pouvez-vous nous en dire plus sur les eff orts du RRECQ pour développer une feuille de route à long terme pour l’économie circulaire au Québec ? La transition vers un modèle économique diff érent nécessite de profonds change- ments qui ne seront durables qu'avec une transformation informée, débattue et, sur- tout, choisie. C’est en réponse à ce constat que le RRECQ a lancé le projet prospectif et participatif de Feuille de route pour la transition vers une économie circulaire de la société québécoise 2025 – 2050. À l'échelle mondiale, de nombreuses feuilles de route en économie circulaire ont émergé ces dernières années. Parmi ces initiatives, au Québec, fi gure la feuille de route gouvernementale en économie cir- culaire 2024-2028, celles de la Montérégie, des Laurentides, de Sherbrooke, de Montréal et de la Communauté métropoli- taine de Québec. Ces feuilles de route, élaborées dans un esprit de cocréation, soulignent l'impor- tance des synergies entre les acteur.trice.s locaux.ales pour réussir une transition, en s'adaptant aux particularités de chaque territoire. La feuille de route du RRECQ vise, quant à elle, à connecter l’ensemble des initiatives. Elle constitue un guide souple pour orienter les actions sur le terrain. Elle n'impose pas d'actions précises, mais refl ète la vision collective d'un avenir circulaire. Les savoirs mobilisés, les jalons prior- itaires à franchir et leurs interactions, ainsi que des exemples d'initiatives inspirantes et des meilleures pratiques, forment un ensemble de repères essentiels. Pour cette raison, le RRECQ a mobilisé dans sa démarche plus de 250 personnes d’horizons variés pour imaginer ensemble une vision, ainsi qu’une cinquantaine d’expert.e.s pour défi nir les 67 jalons à atteindre entre 2025 et 2050 afi n de relier le présent au futur souhaité. En regardant vers l’avenir, quels sont vos espoirs pour l’économie circulaire au Canada au cours de la prochaine décennie, et comment vos organisations envisagent-elles de contribuer à cette vision ? En 2021, des expert.e.s du Conseil des académies canadiennes ont publié le rapport Un tournant décisif analysant ce qu’est l’économie circulaire, comment elle fonctionne et comment elle pourrait profi ter au Canada. Nous espérons que le gouvernement fédéral s’en inspire et qu’il élabore et mette en œuvre une feuille de route pouvant mobiliser l’ensemble des provinces et territoires canadiens. Le RRECQ et le CERIEC s’engagent à poursuivre et à intensifi er leurs collab- orations avec les décideurs, les milieux preneurs et les collègues des universités hors Québec afi n de faire du Canada un chef de fi le nord-américain en matière d’économie circulaire. Cet article a été co-écrit par Émilie Chiasson, Conseillère en communication. facebook.com/CERIEC linkedin.com/company/ceriec Le RRECQ a mobilisé dans sa démarche plus de 250 personnes d’horizons variés pour imaginer ensemble une vision, ainsi qu’une cinquantaine d’expert.e.s pour définir les 67 jalons à atteindre entre 2025 et 2050 afin de relier le présent au futur souhaité. ● Livret synthèse des projets du Lab construction. 22 CIRCULAR ECONOMY MAGAZINEFIÈREMENT MONTRÉAL Agir pour l’avenir. LA VILLE DE MONTRÉAL est fière de soutenir le SOMMET CANADIEN DE L’ÉCONOMIE CIRCULAIRE.N otre monde continue de croître et d’évoluer, avec des structures qui sont constamment en construction. C’est un exploit pour l’humanité de construire à un rythme aussi rapide, mais cela signifi e également qu’une quantité exorbitante de matériaux est laissée derrière et se transforme en déchets. Et si ces résidus pouvaient trouver une nouvelle vie sur un autre chantier ? Nous avons parlé avec Vincent Croteau, Directeur du développement des aff aires chez Twenifor, de la manière dont la plateforme numérique de cette entreprise autochtone per- met aux entreprises de construction de vendre leurs matériaux de construction excédentaires afi n de générer des revenus supplémentaires et de favoriser l’économie circulaire. Dites-nous-en plus sur Twenifor et sur ce qui a inspiré votre entreprise à se concentrer sur le soutien des pratiques d’économie circulaire dans le secteur de la construction. Nous croyons que les meilleures inspirations viennent d’un problème que l’on vit au quotidien. Nous sommes dans le domaine de la construction à travers d’autres entreprises depuis plus de 10 ans. Nous avons réalisé au fi l du temps et des projets qu’énormément de matériaux restaient en surplus soit parce qu’ils étaient en trop ou parce qu’il n’était plus utilisé. Nous avons réalisé qu’il y avait un besoin criant pour développer la fi lière du réemploi à grande échelle. Nous avons donc créé notre plateforme marketplace dans l’optique de réduire le 30 à 40% de déchets mondiaux qui proviennent de la construction. Twenifor est donc à la base une plateforme numérique qui permet aux entreprises de la construction de vendre leurs surplus de matéri- aux de construction. Les items que l’on retrouve sur la plateforme peuvent passer des matières premières comme le bois ou le métal et par de l’équipement comme de la machinerie ou de l’équipement spécialisé. Ces entreprises peuvent vendre à d’autres en- treprises ou à des particuliers qui peuvent profi ter d’excellent prix tout en encourageant l’économie circulaire dans leurs achats. Les acheteurs peuvent même se faire livrer les items directement à leur porte grâce à notre système de livraison intégré à la plateforme. Quels sont les plus grands défi s pour promouvoir davantage les pratiques d’économie circulaire dans le secteur canadien de la construction ? Comme beaucoup le savent, les métiers reliés à la construction sont très prenants et demandent beaucoup d’investissement en temps et en énergie. Le défi principal est donc de faire de la place pour développer et implémenter de nouvelles initiatives. Plusieurs parties prenantes voient toujours l’économie circulaire comme un fardeau en argent et en temps. Chez Twenifor, nous croyons que c’est l’inverse, les entreprises peuvent générer des revenus sup- plémentaires à travers notre plateforme et cela en toute simplicité. Twenifor Réduire les déchets de construction grâce à une plateforme de marché innovante Nous avons donc créé notre plateforme marketplace dans l’optique de réduire le 30 à 40% de déchets mondiaux qui proviennent de la construction. FR ● Maxime et Alexandre Potvin, co-fondateurs de Twenifor et Vincent Croteau, directeur du développement. 24 CIRCULAR ECONOMY MAGAZINEQuelles solutions et innovations développez-vous chez Twenifor pour accroître l’impact et accompagner la prochaine phase de développement de votre entreprise ? Nous avons créé un nouveau service de conteneurs afi n de mieux nous intégrer à la réalité des entrepreneur(e)s. Nos conte- neurs sont dédiés aux matériaux réutilis- ables et permettent aux chantiers de faire du tri à la source. Nous entreposons ensuite les matériaux pour les revaloriser à travers notre plate- forme. Considérant que les entreprises sont habituées avec le système de conteneurs traditionnels, commander un conteneur Twenifor n’est pas plus compliqué. Quels défi s uniques les startups comme Twenifor rencontrent-elles pour faire évoluer leur modèle d’aff aires axé sur l’économie circulaire, et comment avez-vous travaillé pour les surmonter ? Pour nous, un élément important est de suivre les réglementations dans notre industrie. Nous croyons (nous savons) que les réglementations environnementales par rapport à l’économie circulaire sur les chantiers de construction cognent déjà à nos portes. C’est donc le moment parfait pour développer nos initiatives et notre plateforme afi n de pouvoir off rir une solution complète lorsque les entreprises seront obligées de respecter ces clauses. Nous le voyons déjà apparaitre avec des certifi cations LEED ou dans certaines villes où l’économie circulaire devient une priorité. Comment restez-vous motivés et maintenez-vous l’élan dans votre travail, en particulier lorsque les progrès semblent lents ? Pour donner une idée de grandeur, mondialement, on construit l’équivalent de la superfi cie de Paris chaque semaine. Le problème est donc loin d’être réglé et Twenifor est la solution. Ce qui nous motive beaucoup, c’est de voir la réponse très positive d’une grande quantité d’entreprises qui veulent utiliser des plateformes comme la nôtre. Nous voyons à quel point le besoin est présent, surtout d’avoir une solution adaptée à leurs besoins qui s’éloigne des plate- formes traditionnelles comme Facebook Marketplace par exemple. Vous seriez tous surpris de la quantité de matériaux ou d’équipements que les entreprises ont le potentiel de revaloriser ! En regardant vers l’avenir, quels sont vos espoirs pour l’économie circulaire au Canada au cours de la prochaine décennie, et comment votre entreprise envisage-t-elle de contribuer à cette vision ? Comme mentionné précédemment, les réglementations et les politiques en place vont exercer une infl uence énorme sur l’économie circulaire dans notre secteur d’activité. Il faudra également que les grandes entreprises de l’industrie commencent à emboiter le pas et permettre d’implanter des plateformes comme Twenifor dans leurs opérations. Nous vivons dans une industrie où les gros joueurs ont le pouvoir d’infl uence rad- icalement les pratiques des autres et donc l’impact global du secteur. Twenifor est une entreprise avec un potentiel mondial, nous allons être im- plantés sur tous les chantiers de construc- tion et aider les entreprises à pratiquer l’économie circulaire. Il également important de mentionner que Twenifor est une entreprise autoch- tone de Mashteuiatsh (Québec) et une partie importante de notre mission est de créer de l’emploi pour les communautés autochtones et de faire rayonner notre communauté. D’autant plus que l’écono- mie circulaire s’aligne parfaitement avec les valeurs autochtones. twenifor.com linkedin.com/company/twenifor24 Les entreprises peuvent générer des revenus supplémentaires à travers notre plateforme et cela en toute simplicité. ● Conteneurs Twenifor pour les matériaux réutilisables, disponibles directement sur les chantiers de construction. ● Le projet AP de Rio Tinto au Saguenay représentant , milliard de dollars où Twenifor permet le réemploi de matériaux de construction. L’objectif du projet est de revaloriser plusieurs milliers de tonnes de matériaux, une innovation dans l’industrie. APRIL 2025 • ISSUE 01 25SOLVING CANADA'S CHALLENGES WITH THE CIRCULAR ECONOMY CANADA’S BIGGEST CHALLENGE #1 Climate Our current global economic model is eroding the natural systems we depend on through deforestation, greenhouse gas (GHG) emissions, waste, and more, exacerbating climate change and biodiversity loss which threatens our planet’s health and humanity’s future. Addressing this challenge demands a fundamental shift in how we use resources and interact with the environment. 26 CIRCULAR ECONOMY MAGAZINECASE STUDIES & FACTS 73% of Canada's resources end up as waste in the landfill or are incinerated, much of which still holds value. (Expert Panel on CE in Canada) 90% of nature loss is a result of resource extraction and processing. (Ellen MacArthur Foundation) The circular economy is essential for reducing the 45% of global GHG emissions associated with making products and growing food. (Ellen MacArthur Foundation) How the Circular Economy Can Address Climate Change 1)Using existing materials over extracting new ones via recycling, remanufacturing, and urban mining 2)Eliminating waste and pollution at the design, product, and packaging stage, reducing the burden on natural systems 3)Promoting regenerative practices, such as sustainable agriculture, reforestation, and habitat restoration, to rebuild soil health, enhance carbon sequestration, and support biodiversity 4)Reducing GHG emissions by extending product lifespans, reducing resource extraction, and promoting clean energy Case Study: Fighting Food Waste, Cutting Emissions Montréal-based Loop Mission redirects perfectly edible food away from landfills, reducing methane GHG emissions while offering consumers eco-friendly choices, such as cold-pressed juices and smoothies. Case Study: Carbon Capture and Utilization Halifax-based CarbonCure Technologies revolutionizes the concrete industry by injecting recycled CO₂ into concrete during production, permanently storing carbon while enhancing the material’s strength. A Call to Action Policymakers must integrate circular principles into climate and biodiversity policies, prioritizing regenerative projects and resource efficiency. Businesses should commit to designing products and systems that minimize environmental harm while maximizing positive impact. For individuals, embracing circular behaviours — like choosing regenerative products, supporting biodiversity-friendly brands, and reducing waste — can drive demand for systemic change. By adopting a circular economy, we can restore balance to our ecosystems, reduce carbon emis- sions, and secure a thriving future for all species. APRIL 2025 • ISSUE 01 27Crédit © Éva Blue - Tourisme Montréal FR 28 CIRCULAR ECONOMY MAGAZINEF aire progresser l’économie circulaire n’est pas seulement un eff ort mondial — cela doit aussi se produire au niveau local. Si les villes peuvent mobiliser les parties prenantes à l’intérieur de leurs limites pour adopt- er des approches circulaires, l’impact qu’elles pourront réaliser ensemble sera sans limite. Une ville en particulier montre la voie à suivre au Canada. Nous avons discuté avec Marie- Andrée Mauger, membre du Comité exécutif de la Ville de Montréal, de la manière dont la Ville collabore avec les entreprises et des partenariats stratégiques pour réduire son em- preinte écologique et renforcer son développement économique. Quel rôle la Ville de Montréal joue-t- elle dans la promotion de l’innovation et le soutien à la transition vers une économie circulaire à l’échelle locale ? Avec des objectifs ambitieux comme devenir une ville zéro déchet d'ici 2030 et carboneutre d’ici 2050, Montréal ne se contente pas de suivre le mouvement, elle en est une force motrice. En coordonnant la mise en œuvre de la Feuille de route montréalaise en économie circulaire, le Service du dével- oppement économique (SDÉ) s’assure que l’écosystème d’aff aires soit le moteur de la transformation. Grâce à une collaboration étroite avec les entreprises locales et au développe- ment de partenariats stratégiques avec des acteurs clés comme PME Montréal ou Fondaction et en mettant à profi t les levi- ers à sa disposition, la Ville de Montréal pose les bases pour propulser les entrepris- es et organisations locales vers un modèle économique circulaire. Mais ce n'est pas tout. Tous les leviers municipaux sont mis à profi t par les unités d’aff aires de la Ville, qui sont mobilisées dans cette transition. Ensemble, les unités d’aff aires mettent en place des politiques incitatives, des infrastructures adaptées, des initiatives de sensibilisation et prêchent par l’exemple pour faire de Montréal une leader incontestée de l'économie circulaire. En créant un environnement propice à l'innovation durable, que ce soit par le soutien à des projets pilotes ou par son approvisionnement respons- able, Montréal s'assure non seulement de réduire ses empreintes carbone et matérielle, mais aussi de renforcer son développement économique. Montréal ne se contente pas de rêver d'un avenir durable, elle le construit ac- tivement, inspirant d'autres villes à suivre son exemple. Ville de Montréal Lancer les bases pour propulser Montréal vers un modèle économique circulaire APRIL 2025 • ISSUE 01 29Next >